Échelle de Zarit : évaluez votre niveau d’épuisement en tant qu’aidant familial
Passez le test simplifié de l’échelle de Zarit et identifiez votre niveau d’épuisement en tant qu’aidant familial. Ressources et solutions concrètes.
Épuisement physique, surcharge mentale, culpabilité : être aidant familial se fait parfois au détriment de sa propre santé. Mais comment savoir si cette fatigue est normale ou si elle cache un vrai risque de burn-out ? C’est là qu’intervient l’échelle de Zarit, ou échelle d’épuisement de l’aidant : c’est un outil simple et reconnu pour mesurer le niveau de pression que vous ressentez. Être aidant familial : quelles sont les conséquences et quelles sont les solutions pour souffler un peu ? Suivez le guide !
Qu’est-ce que l’échelle de Zarit ?
Origine de l’outil et rôle dans le suivi des aidants
L’échelle de Zarit (ou inventaire de Zarit) a été développée dans les années 1980 par Steven H. Zarit, un psychologue américain. C’est un questionnaire conçu pour mesurer le niveau de pression ressenti par un aidant familial accompagnant une personne âgée en situation de dépendance (dont la perte d’autonomie est évaluée par la grille AGGIR).
Depuis, cette échelle d’épuisement de l’aidant est largement utilisée en gérontologie et dans le domaine médico-social pour identifier cette surcharge et alerter, si besoin, sur un risque de burn-out.
Comment fonctionne l’échelle (22, 6, 1 question)
Selon le niveau de précision recherché, l’échelle de Zarit se décline en trois versions :
- Version complète (22 questions) : c’est la version la plus détaillée, où chaque item évalue une dimension du vécu de l’aidant (fatigue, irritabilité, charge financière, sentiment d’isolement, etc.).
- Version abrégée (6 questions) : plus rapide à administrer, cette échelle d’épuisement de l’aidant condensée donne tout de même un aperçu fiable de la situation.
- Version ultra-courte (1 question) : elle invite simplement l’aidant à exprimer en une phrase son ressenti global. Elle est surtout utilisée comme porte d’entrée pour engager le dialogue ou initier un suivi plus approfondi.
Les scores et leur interprétation : êtes-vous en surcharge ?
Nous allons ici nous attarder sur la version complète, celle qui comprend les 22 affirmations. Chaque item est noté de 0 à 4, allant de “jamais” à “presque tout le temps”. Parmi les situations évoquées, l’aidant est invité à s’interroger sur des ressentis concrets comme :
- le manque de temps pour lui-même ;
- l’apparition d’un sentiment de colère en présence du proche ;
- l’impression d’être le seul soutien possible ;
- les difficultés financières liées à l’aide apportée ;
- le vécu d’une charge mentale ou physique pesante.
Ensuite, comment lire votre score pas à pas ? Une fois toutes les réponses renseignées, le total obtenu permet d’estimer le niveau de pression supporté par l’aidant :
- De 0 à 20 points : la charge est jugée légère.
- De 21 à 40 points : elle devient légère à modérée.
- De 41 à 60 points : la pression est modérée à sévère.
- Au-delà de 60 points : l’aidant fait face à une charge très élevée et a probablement besoin d’un soutien rapide.

Faites le test : auto-évaluez votre niveau d’épuisement
Mini‑test de Zarit (version simplifiée, 6 questions)
Pour auto-évaluer rapidement votre situation, n’hésitez pas à faire le mini-test de Zarit en 6 questions. De nouveau, chaque question de cette échelle d’épuisement de l’aidant est notée de 0 (jamais) à 4 (presque toujours). Le score total donne une première indication de votre niveau d’épuisement :
- Vous sentez-vous stressé(e) à cause du temps que vous consacrez à votre proche ?
- Est-ce que vous sentez que votre santé en pâtit à cause de l’aide que vous apportez ?
- Avez-vous le sentiment de ne plus avoir assez de temps pour vous-même à cause de votre rôle d’aidant ?
- Ressentez-vous de la colère ou de l’irritation envers votre proche ?
- Avez-vous des difficultés financières liées à l’aide que vous fournissez ?
- Avez-vous parfois le sentiment que s’occuper de votre proche est devenu un fardeau ?
Que faire selon votre résultat : nos conseils
Répondez aux questions de cette échelle d’épuisement de l’aidant et calculez ensuite votre score pour l’interpréter :
- Score entre 0 et 7 : vous semblez bien gérer votre rôle d’aidant. Continuez à préserver des moments pour vous, à rester à l’écoute de vos besoins et à maintenir un équilibre.
- Score entre 8 et 15 : des signes de tension commencent à apparaître. N’hésitez pas à en parler à un professionnel (médecin, assistant social) et à vous renseigner sur les différentes solutions pour les aidants (soutien psychologique, temps de répit, services à domicile).
- Score supérieur à 15 : votre charge est importante, voire préoccupante. Il est indispensable de ne pas rester seul ! Prenez contact avec votre médecin, un centre d’accompagnement des aidants ou une association pour envisager un accompagnement et soulager votre quotidien.
Les symptômes de l’épuisement de l’aidant
Symptômes physiques : fatigue chronique, troubles du sommeil…
L’épuisement de l’aidant se manifeste souvent par une fatigue persistante, qui ne disparaît pas malgré le repos. Les troubles du sommeil sont alors fréquents (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil non réparateur). Douleurs musculaires, maux de tête, troubles digestifs, baisse générale de l’immunité : le corps, sous tension constante, finit par s’épuiser.
Symptômes émotionnels : anxiété, irritabilité, culpabilité
Être aidant peut aussi générer un stress permanent qui, à la longue, épuise les ressources émotionnelles. Anxiété, irritabilité, tristesse ou découragement deviennent alors quotidiens. Beaucoup ressentent également un sentiment de culpabilité : ne pas en faire assez, mal faire ou même éprouver de l’agacement. Ces émotions (si elles persistent) peuvent mener à un véritable burn-out affectif.
Symptômes cognitifs et sociaux : oublis, isolement, repli
L’épuisement de l’aidant n’affecte pas seulement le corps et les émotions : il agit aussi sur les fonctions cognitives et la vie sociale. Troubles de la concentration, oublis inhabituels ou sensation de « tête pleine » sont des symptômes qui peuvent alors apparaître. Par ailleurs, par manque de temps ou d’énergie, l’aidant a tendance à s’isoler, à renoncer à ses activités personnelles et à se couper de son entourage.
- Fatigue constante, même après le repos
- Perte d’appétit ou troubles du sommeil
- Irritabilité ou pleurs fréquents
- Sensation d’être submergé(e), à bout
- Isolement social, envie de tout arrêter
- Pensées négatives récurrentes
Que faire quand on se sent au bout du rouleau ?
Prendre conscience et demander de l’aide
Nous l’avons dit plus haut, se sentir dépassé et à bout n’est pas un signe de faiblesse : c’est un signal d’alerte à écouter. La première étape, c’est donc de reconnaître que vous avez besoin de souffler.
Parlez-en à votre entourage, à votre médecin ou à une assistante sociale. Mettre des mots sur votre fatigue, c’est déjà amorcer un changement. Vous avez le droit (et même le devoir !) de prendre soin de vous autant que de votre proche.
Solutions de répit et relais professionnels
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des dispositifs concrets pour permettre à un aidant au bout du rouleau de souffler sans culpabilité. Par exemple, les accueils de jour, l’hébergement temporaire ou encore l’intervention d’une aide à domicile peuvent déjà vous offrir quelques heures ou quelques jours de répit. Vous pouvez aussi faire appel à un service de répit à domicile ou participer à des groupes de parole pour échanger avec d’autres aidants.
Aides financières, congé proche aidant et ressources officielles
En tant qu’aidant, il faut savoir que vous pouvez bénéficier de dispositifs spécifiques :
- le congé proche aidant, indemnisé par la CAF, vous donne la possibilité de suspendre temporairement votre activité pour accompagner un proche ;
- l’allocation journalière du proche aidant (AJPA) peut compenser une perte de revenus ;
- des aides financières pour une aide à domicile peuvent être versée via les caisses de retraite, les départements ou les mutuelles pour alléger le coût des services à la personne ou de l’hébergement temporaire.
Aidants en difficulté : où se faire accompagner ?
Si l’évaluation de l’échelle d’épuisement de l’aidant met en avant un besoin d’accompagnement, voici plusieurs structures proposant des groupes d’échange et des formations :
- Association Française des Aidants ;
- La Compagnie des Aidants ;
- Plateformes d’Accompagnement et de Répit (PFR) via la fédération “Soutenir les Aidants” ;
- Collectif Je t’Aide (réseau national informatif) ;
- France Alzheimer et maladies apparentées (services proposés par les départements).
Questions fréquentes
À quoi sert l’échelle de Zarit ?
L’échelle de Zarit permet d’évaluer la charge mentale et émotionnelle ressentie par un aidant, dans le but de repérer un éventuel épuisement ou surmenage.
Quelle est la différence entre les versions à 22, 6 et 1 question ?
L’échelle d’épuisement de l’aidant se décline en plusieurs versions :
- 22 questions : version complète, la plus précise.
- 6 questions : version abrégée, utile pour un dépistage rapide.
- 1 question : version ultra-simplifiée, utilisée en première intention.
L’échelle de Zarit est-elle fiable pour détecter un burn-out ?
Oui, l’échelle d’épuisement des aidants permet de repérer les signes de burn-out chez les aidants, mais ce diagnostic doit tout de même être confirmé par un professionnel de santé.
Où trouver de l’aide quand on est un aidant épuisé ?
Vous pouvez contacter votre médecin, les plateformes locales d’accompagnement des aidants (comme les MAIA, CCAS, Clic) ou les associations spécialisées (France Alzheimer, APF France handicap, etc.).



