Comment devenir aidant familial en 2025 ? Statut, démarches et aides
Vous souhaitez devenir aidant familial ? Petits-fils vous informe.
Accompagner un proche au quotidien est un engagement fort, mais souvent invisible. Vous vous occupez d’un parent âgé, enfant en situation de handicap ou conjoint fragilisé ? Vous êtes ce qu’on appelle un aidant familial. Mais comment faire reconnaître ce rôle ?
Existe-t-il un statut officiel ? Peut-on être rémunéré pour devenir aidant familial ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir en 2025 !
Qui peut devenir aidant familial ?
Conditions pour obtenir le statut
Un aidant familial est une personne qui accompagne au quotidien un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie, sans être un professionnel de santé ou du médico-social. Ce rôle peut être ponctuel ou permanent, à temps partiel ou à temps plein.
Ce statut est reconnu notamment dans le cadre de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), lorsqu’il y a un besoin d’aide humaine dans la vie quotidienne (se lever, se laver, s’habiller, se nourrir, se déplacer, etc.).
Lien familial ou de proximité exigé
Pour devenir aidant familial reconnu, il n’est donc pas obligatoire d’être un membre de la famille au sens strict. Il faut “simplement” entretenir un lien stable et étroit avec la personne aidée : il peut s’agir d’un ami de longue date, un voisin très présent ou toute autre personne investie au quotidien auprès du bénéficiaire.
Quelles différences entre aidant informel et reconnu ?
L’aidant informel est celui ou celle qui aide spontanément un proche, sans cadre officiel ni compensation financière. Il ne bénéficie pas forcément d’un accompagnement, de droits sociaux spécifiques ou d’un statut reconnu.
À l’inverse, un aidant reconnu peut :
- percevoir une rémunération pour son aide ;
- bénéficier d’un droit au répit ;
- accéder à des formations pour mieux accompagner son proche ;
- faire valoir son rôle dans le cadre de sa vie professionnelle ;
- obtenir des aides financières pour une aide à domicile.
Quelles sont les démarches pour être reconnu comme aidant familial ?
Évaluer la dépendance avec la grille AGGIR
Pour devenir aidant familial, la première étape consiste à évaluer le niveau de perte d’autonomie de la personne aidée. Pour cela, les professionnels utilisent la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources), un outil national de référence.
Cette grille classe les personnes en GIR (Groupes Iso-Ressources), de 1 (perte d’autonomie la plus forte) à 6 (autonomie quasi totale). L’évaluation est souvent réalisée lors d’une visite à domicile par une équipe médico-sociale du département.
Faire une demande auprès de la MDPH ou du département
Une fois l’évaluation réalisée, il faut constituer un dossier de demande de PCH auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) si la personne a moins de 60 ans, ou directement auprès du conseil départemental si elle est âgée de plus de 60 ans.
Ce dossier pour devenir aidant familial comprend :
- un formulaire CERFA à remplir ;
- un certificat médical récent ;
- un projet de vie rédigé par la personne aidée ;
- le détail des besoins en aide humaine.
Obtenir l’accord de la CDAPH
Enfin, la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) ou le service autonomie du département examine le dossier. Si la demande est acceptée, l’aidant familial est reconnu officiellement dans ce rôle. À noter que l’accord peut être temporaire ou soumis à réévaluation régulière (état de santé, changement d’aidant, déménagement, etc.).
Peut-on être salarié en tant qu’aidant familial ?
Oui, dans certains cas, un aidant familial peut percevoir une rémunération. Mais il est important de faire la distinction entre dédommagement et statut de salarié :
- Le dédommagement, notamment via la PCH, n’ouvre pas les mêmes droits qu’un contrat de travail classique : il ne donne pas droit à l’assurance chômage, à la retraite pleine, ni à des congés payés. C’est une reconnaissance financière de l’aide apportée, mais sans statut professionnel.
- Être salarié déclaré via l’APA ou le CESU ouvre des droits sociaux classiques : couverture maladie, retraite, congés (etc.), mais cela implique aussi des obligations (contrat de travail, déclaration, fiche de paie, etc.).
Quel est le montant de la rémunération ou dédommagement possible ?
Salaire moyen d’un aidant via CESU
Dans le cadre de la PCH, le dédommagement varie selon le lien de parenté avec la personne aidée. En 2025, il est fixé à environ 4,76 € net/heure pour un aidant vivant au domicile de la personne aidée et 7,14 € net/heure pour un aidant extérieur. Ce montant peut être réévalué chaque année.
Dans le cadre d’un emploi déclaré via le CESU ou l’APA, le salaire peut être librement fixé, mais ne doit pas être inférieur au SMIC horaire brut (11,65 € en 2025), soit environ 9,22 € net/heure.
Fiscalité et cotisations sociales
Le dédommagement PCH n’est pas imposable, sauf s’il est versé à un aidant professionnel. En revanche, les salaires versés via le CESU ou l’APA sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales, comme tout emploi déclaré.
Quant aux familles qui rémunèrent un aidant via le CESU, elles peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 % des sommes engagées, dans la limite des plafonds en vigueur. Cela fonctionne comme pour une aide à domicile.
Cas pratiques selon la situation du proche aidé
Vous l’aurez compris, il existe plusieurs solutions pour les aidants :
- Devenir aidant de son parent âgé : possible via l’APA ou le CESU, avec rémunération en tant que salarié si déclaré. Attention, le montant dépend du plan d’aide établi par le conseil départemental !
- Devenir aidant de son conjoint : reconnu comme aidant familial, mais non rémunérable via la PCH (sauf dérogation exceptionnelle). Un accompagnement reste possible via le CESU ou certaines aides au répit.
- Devenir aidant familial pour son enfant en situation de handicap : la PCH permet un dédommagement si vous accompagnez votre enfant au quotidien. Les démarches sont à faire auprès de la MDPH avec évaluation des besoins.